Samedi 20 Mai, sur le plateau de l’émission “On n’est pas couché”, Najat Vallaud-Belkacem est encore victime de fausses accusations lorsque la chroniqueuse Vanessa Burggraf “accuse” l’ancienne ministre de l’éducation nationale d’avoir initié une réforme de l’orthographe, se faisant ainsi le relai des nombreuses “fake news” qui ont pullulé durant son mandat ministérielle.
Le rapport avec Internet ? C’est sur la toile que se répandent les (fausses) rumeurs et, si seulement nourries par quelques internautes, elles peuvent s’éteindre rapidement, lorsqu’elles sont relayées par des personnalités publiques (journalistes, hommes et femmes politiques, chroniqueurs…).
Lors du débat entre Vanessa Burggraf et Najat Vallaud-Belkacem dans l’émission de Laurent Ruquier, cette dernière souleva un point qui nous semble fort intéressant. Durant son mandat, cette dernière a lancé plusieurs campagnes pour sensibiliser les jeunes aux dangers d’Internet et notamment la véracité des faits qui y sont relaté.
Mais c’est après cette explication que la chroniqueuse a commencé à déblatérer des propos relevant du mensonge (réforme de l’orthographe et apprentissage de l’arabe qui auraient été initiés par l’ancienne ministre).
Après s’être indignée devant cette avalanche de diffamations, Najat Vallaud Belkacem s’est défendu comme elle a pu puis a soulevé le danger que ces accusations pourraient avoir sur la vie publique. Elle précise alors sa pensée et insinue que de telles pratiques sont indignes du travail de journaliste.
Dans ce cas-là, à qui faire confiance ? L’ancienne porte-parole du gouvernement explique donc que le lien entre véracité des faits et journaliste professionnels tend à s’atténuer à mesure que ceux-ci tiennent pour vrai des rumeurs / fake news, leur accordant ainsi la crédibilité qui leur manquait en étant simplement relayées sur les réseaux sociaux et autres blogs.
On se souvient également de l’allusion qu’avait faite Marine Le Pen lors du débat du second tour de l’élection présidentielle quant à un possible compte (illégal bien sûr) d’Emmanuel Macron aux Bahamas. La présidente du Front National faisait alors référence à une fake news qui commençait à se répandre sur le web.
Partant de ce constat, quelles mesures pour lutter efficacement contre la propagation de ces “fausses informations” ?
Un début de réponse a déjà été évoqué plus haut avec la sensibilisation des jeunes aux dangers d’Internet. Seul problème, mais majeur s’il en est, comme nous l’avons évoqué plus haut dans notre introduction devrait vous l’avoir démontré : faire croire que le mensonge se trouve sur Internet et la vérité dans les journaux et médias dits “traditionnels” relève d’un constat inexact.
Premièrement Internet regorge de sources fiables (et même de versions digitales de certains journaux loués par les détracteur du net).
Ici le soucis n’est pas tant Internet mais de savoir faire le tri parmi les (très) nombreuses sources d’informations sur Internet.
Deuxièmement, la confiance des jeunes envers les médias traditionnels qui s’effrite. La fameuse génération Y qui a grandi avec Internet et les technologies qui l’accompagnent ne croit plus en la sainte vérité relatée dans les journaux. Encore plus lorsque ceux-ci deviennent les ambassadeurs du mensonge et reprennent des informations trouvées sur le web sans en vérifier auparavant la source.
Comment remédier à cela ?
En politique par exemple, le fact-checking est devenu monnaie courante lors des analyses d’après-débat. Il permet de rendre publique la véracité (ou non) des informations données lors de ce même débat.
Cette pratique n’était que très peu utilisée il y a encore quelques années, preuve de la facilité qu’ont les hommes et femmes politiques à piocher parmi les informations (vraies ou fausses) sur le web afin de s’en prendre à leurs adversaires.
Les géants Google et Facebook ont revu leur algorithme, la firme de Mark Zuckerberg permettant même aux internautes de faire des redirections vers des liens de sources sûres lorsqu’un article leur semble faux ou mensonger. Les dispositifs anti-intox se multiplient chez les grandes marques qui consentent à faire des efforts en matières de véracité des informations qui sont publiées sur leurs plateformes.
Le Monde a par exemple développé un programme en ligne, le Décodex, qui permet, simplement en entrant le lien URL de la source, de savoir si celle-ci est fiable ou non.
Enfin la mise en place d’amende menaçant quiconque écrit des fake news. C’est la sénatrice UDI de l’Orne, Nathalie Goulet, qui souhaite pénaliser les auteurs des fausses informations sur Internet.
Conclusion : Internet reste et restera bien évidemment un outil formidable, un puits de connaissance sans fonds. Mais cela étant dit, il importe de se poser la question de la véracité des faits qui y sont publiés et ne pas croire à tout ce que l’on peut voir. Croiser les sources plutôt que de se fier aveuglément à quelqu’une, voilà le meilleure moyen de ne pas se tromper et d’éviter de dire n’importe quoi.